Séries #8

Taboo



Considéré comme mort depuis des années, James Keziah Delaney refait surface à Londres en 1814, après 10 ans passés en Afrique. De retour en possession de diamants acquis illégalement et bien décidé à venger la mort de son père, il va refuser de vendre ce qu'il reste de l'héritage familial à la Compagnie britannique des Indes orientales et se mettre en tête de bâtir son propre empire de négoce et de transport. Mais James, qui va rapidement comprendre qu'il a de nombreux ennemis, va devoir naviguer bien des eaux troubles pour rester en vie et parvenir à ses fins. 

Si la compréhension globale du contexte prend du temps, le spectateur est en tout cas tout de suite plongée dans l'ambiance sombre et brumeuse d'une Londres au début du XIXe, sous le règne des luttes de pouvoir entre la puissante Compagnie des Indes, le prince régent futur George IV et les États-Unis par encore passés par la guerre de Sécession qui tentent de fixer leurs frontières. Tom Hardy est magistral en être mystérieux et animal, hanté par ses démons et qui lutte pour faire valoir ses droits sur un petit bout de terre. Par le créateur de Peaky blinders, j'aurais cependant peut être attendu un peu plus d'humour et moins de manichéisme.


Dix pour cent


Quatre agents de comédiens, aux personnalités hautes en couleur et aux vies personnelles compliquées, se battent au quotidien pour trouver les meilleurs rôles pour leurs prestigieux clients. Quand Camille, la fille illégitime de l'un d'entre eux, débarque à Paris pour chercher un boulot, cette dernière est alors plongée dans le quotidien mouvementé de l'agence et nous fait découvrir à travers son regard naïf les dessous de la célébrité...

Une première saison l'année dernière très réussie, qui fait la part belle dans chaque épisode à un ou deux comédiens jouant leur propre rôle. Parfait pour la dérision et l'humour. L'équilibre est bien trouvé également avec le drame que peut vivre chacun, acteur ou agent. Car derrière chaque situation comique se trouve souvent un sujet plus grave : racisme, discrimination, divorce, lien parents-enfants, vieillesse... Bien que mettant en lumière un monde du cinéma assez fermé, la série reste accessible au grand public totalement néophyte.  La deuxième saison qui s'est terminée le mois dernier sur France 2 se termine peut être un peu trop banalement à mon goût, il va falloir que les scénaristes redonnent un peu de pep's à tout ça. Mais le casting des différents agents de stars est vraiment savoureux, chacun dans son style, c'est un plaisir de les retrouver. C'est très sympathique, très réussi pour une série française.


13 reasons why


Inspirée des best-sellers de Jay Asher, 13 Reasons Why suit Clay Jensen, un adolescent qui découvre sous son porche au retour du lycée une mystérieuse boîte portant son nom. À l'intérieur, des cassettes enregistrées par Hannah Baker, une camarade de classe qui s'est tragiquement suicidée deux semaines auparavant. Les enregistrements révèlent que la jeune fille, dont il était amoureux, a décidé de mettre fin à ses jours pour treize raisons. Clay est-il l'une de ces raisons ?

J'avais vu passer le roman sur la blogosphère mais je craignais le côté trop adolescent. La série Netflix a eu beaucoup d'avis positifs, c'est ce qui m'aura fait sauter le pas et tenter l'aventure, sans trop en attendre. Quelle ne fut pas ma surprise d'être scotchée dès le premier épisode ! Avec justesse, l'histoire met en lumière le harcèlement et la difficulté de s'épanouir dans le milieu scolaire, ou tout le monde juge tout et tout le temps. Les réseaux sociaux deviennent alors une arme qui amplifie les dégâts causés. C'est le cœur même de l'expérience adolescente qui est ici décortiquée, dans un engrenage qui fait froid dans le dos, une succession de faits qui pour la plupart pris séparément ne sont rien, mais en s'accumulant font vivre un cauchemar à une jeune adolescente qui avait tout pour être heureuse. Sur ce sujet si difficile, la série aurait pu être un drame bourré de clichés, mais elle évite cet écueil avec talent tout en reprenant les éléments clés : les sportifs rois du lycée, le geek, le latino dans un gang, les pom-pom girls, le gentil décalé...

Dylan Minnette qui joue le personnage de Clay Jensen est parfait dans ce rôle à fleur de peau d'un ado qui essaie de comprendre l'incompréhensible et qui se débat entre pulsions et raison, porté par un désir de justice et de vérité. Il n'est d'ailleurs pas étranger à la décision d'Hannah car il manque de courage et préfère se taire. Les 13 cassettes laissées par la jeune fille seront l'occasion pour lui de s'affirmer.

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